Il est devenu quasiment facile pour certains députés de spéculer sur les valeurs éducatives, les droits humains, les libertés et l’exemplarité. L’on constate de plus en plus que les dérives qui s’accentuent par rapport aux valeurs, à l’authenticité et à la conformité n’ont jamais été aussi graves. Il est devenu ainsi difficile de faire régner l’ordre, encore moins réhabiliter un climat positif qui cultive le respect des valeurs et les obligations mutuelles à l’hémicycle.
Le parlement est plus que jamais soumis à tous les dérapages. Il connaît sa propre crise de gouvernance. Il fonctionne sous une prétendue spécificité morale qui, malheureusement, ne sert plus que de paravent pour tenter de cacher une réalité amère. Il s’agit au fait d’une crise politique institutionnelle qui recouvre plusieurs enjeux apparents et d’autres sous-jacents. D’où les conflits entre les différentes parties et qui nous amènent à nous interroger sur ce qui se prépare et ce qui se manigance ici et là, notamment à travers les discours violents et hostiles aux droits humains, voire aux acquis fondamentaux de la Tunisie, de plus en plus banalisés et remis en cause ces dernières années.
Le député d’Al Karama Mohamed Affes n’a pas hésité à considérer sous la coupole du Parlement que les acquis des femmes tunisiennes, célébrés et préconisés, sont « les mères célibataires, les relations sexuelles hors mariage, le droit à l’avortement, la pratique de l’adultère et l’homosexualité ».
C’est une grande frustration pour un pays comme la Tunisie, précurseur dans les droits humains et dans la modernité, mais qui a aussi ses traditions et ses coutumes, que de ne plus pouvoir faire face à une pareille absurdité C’est toute l’impertinence dans sa version de tous les jours, de tous les maux.
L’institution législative est en danger. Elle est affectée par la dégringolade continue des valeurs et des principes. L’inconvenance reste le dénominateur commun de ce qui est entrepris. Au-delà des failles et des risques, si ce n’est un mal-être, on joue avec l’inconnu. Cela provient tout particulièrement de certains députés qui gravitent tout autour.
L’institution législative est en danger. Elle est devenue l’abri des discours et des prises de position démesurés en termes d’attitudes, mais aussi d’actes et d’agissements. L’image peu reluisante qu’elle renvoie est imputable à ceux qui se voient plus grands que ce qu’ils ne le sont vraiment. Bon nombre d’élus transpirent, dégagent et produisent la médiocrité. Ils inspirent les prédicateurs les plus maladroits, sans idées ni valeurs, et dont la seule ligne de conduite est… le populisme. Rien ne les prédispose à être le modèle de représentants du peuple que l’on souhaiterait qu’ils soient vraiment.